Dans la plus importante école de formation pour les militaires de la Défense nationale au pays, 40% des cours de base et 47% des cours avancés ou de spécialité ne sont pas disponibles en français pour les recrues et militaires francophones.
La situation est encore pire dans les écoles des services de santé et des soins dentaires, où les militaires francophones sont encore moins bien servis dans leur langue: 77% des cours n'y sont pas disponibles en français. En génie, aucun cours avancé n'est offert aux francophones dans leur langue maternelle.
C'est ce qu'on apprend dans les documents obtenus par le député de Gatineau, Richard Nadeau, critique du Bloc Québécois dans le dossier des langues officielles.
A la suite de la controverse qu'avait soulevée l'enquête menée par l'ancien ombudsman des Forces canadiennes, Yves Côté, sur le non-respect des droits des militaires francophones à la base de Borden, en novembre 2006, le député Nadeau avait envoyé plusieurs lettres au ministre de la Défense, ainsi qu'à l'état-major de la Défense, afin de connaître combien de cours de formation étaient disponibles aux recrues et militaires. Non loin de Toronto, Borden est le plus important centre de formation de la Défense et offre des cours à 15000 militaires à chaque année.
Dans la "brique" d'informations reçues, on apprend que pour les écoles de la base de Borden, autres que les écoles des services de santé et des services dentaires, sur les 34 cours de base, 34 sont en anglais et 21 en français. Pour les 111 cours avancés ou de spécialité, les 111 sont tous offerts en anglais et seulement 59 en français.
Pour les écoles des services de santé et des soins dentaires, on souligne que trois-quarts des cours (77%) ne sont pas disponibles en français. Pour les cours avancés de génie électrique et mécanique donnant accès aux postes d'officier, les cours ne sont disponibles qu'en anglais. Seul le cours de base est disponible en français, souligne-t-on.
"Lacunes évidentes"
Les documents fournis ne permettaient pas de savoir quels sont les cours pour lesquels le matériel n'est disponible qu'en anglais. On souligne toutefois que beaucoup d'efforts semblent avoir été faits pour la traduction du matériel, en particulier pour les cours de base. "Des lacunes sont toutefois évidentes pour certains secteurs de spécialisation: soudage, usinage, entretien des tanks, entretien et manutention des conteneurs", souligne-t-on dans le document.
On constate par ailleurs que le tiers des étudiants inscrits aux cours en anglais seulement sont francophones et qu'une aide linguistique peut leur être offerte dans la plupart des cas.
Dans une lettre datée du 7août dernier, l'ancienne ombudsman intérimaire Mary McFadyen, y signalait que l'enquête de son bureau avait permis de constater qu'un grand nombre de cours ne sont pas offerts aux étudiants francophones à la base de Borden, ainsi qu'à Gagetown.
Le commissaire aux langues officielles Graham Fraser a déjà ouvert une enquête sur Borden en 2007, après avoir reçu plusieurs plaintes. Les résultats devraient être rendus publics cette année.
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