samedi 29 août 2009

Une quinzaine de députés ont troqué leurs complets pour des uniformes militaires au cours de l’été et se sont intégrés aux Forces canadiennes.

« À la base militaire, on nous a dit que des insurgés occupaient un dépôt de munition dans les collines et que nous devions le reprendre avant 7h00.

Nous avons passé la soirée à nous entraîner pour savoir qui nous couvrirait, lancerait l’assaut et formerait l’équipe de sécurité chargée de s’assurer que nous ne tombions pas dans une embuscade.

À 1h00 du matin, nous sommes partis. Nous avons marché pendant deux heures sous un magnifique ciel étoilé jusqu’à ce que nous nous mettions en position, le commando d’attaque au centre et nous tous – les troupes de base – en cercle faisant face à l’extérieur, sur une colline surplombant un vieux bunker soviétique que les Talibans utilisaient comme cache à armes.

Nous nous sommes ensuite assis et avons frissonné pendant deux heures et demie.

J’ai vu des fusées lumineuses et des tirs d’artillerie survoler un autre village à l’horizon, en écoutant en silence la quarantaine de soldats bouger et respirer autour de moi. Vous essayez de dormir mais vous avez votre casque et vous n’êtes pas censé dormir non plus.

Aux environs de 4h30, nous avons tranquillement descendu la colline en gardant nos positions. À 5h35 pile, les soldats armés qui nous couvraient dans les buissons au-dessus du dépôt ont ouvert le feu et l’équipe d’assaut, de laquelle je faisais partie, s’est avancée.

Nous nous attendions à recevoir des tirs de laser de la part des insurgés talibans, mais il s’est adonné que personne ne gardait la cache d’armes. Nous l’avons alors sécurisée, puis les ingénieurs militaires américains qui s’entraînaient avec nous sont allés vérifier sur place s’il y avait des engins explosifs improvisés ou des mécanismes piégés. Il n’y avait absolument rien. Certains soldats étaient déçus mais l’opération a été un franc succès. »

Des députés dans les Forces armées

OTTAWA | Une quinzaine de députés ont troqué leurs complets pour des uniformes militaires au cours de l’été et se sont intégrés aux Forces canadiennes.

Ils se sont joints aux troupes maritimes et terrestres pour effectuer avec elles des exercices d’entraînement. Certains se sont fait tirer dessus, d’autres ont appris à tirer.

Ils ont patrouillé de faux villages afghans et simulé des embuscades contre des supposés repaires de Talibans. « Les simulations de bataille étaient si réalistes, c’est inimaginable, et ce n’est pas un jeu, tout le monde prend ça très au sérieux », a rapporté le député libéral Frank Valeriote.

M. Valeriote et sept autres députés sont récemment revenus d’un séjour de quatre jours au centre d’entraînement militaire de Wainwright (Canadian Manoeuvre Training Centre) en Alberta, où l’armée a tenté de reproduire la vie en Afghanistan et à l’aérodrome de Kandahar. Des Afghano-canadiens ont été embauchés pour jouer le rôle d’Afghans locaux, d’agents de police et d’insurgés talibans.

L’exercice peut sembler bien réel, mais il n’y a pas de vraies munitions, c’est-à-dire que « les engins explosifs improvisés qui explosent sont des jouets sans danger », a expliqué le major Dale MacEachern.

Les députés et les soldats ont été équipés d’une veste avec armes de simulation, sur laquelle des détecteurs ont été introduits pour permettre à celui qui la revêt de savoir où il a été blessé ou s’il est mort après avoir été frappé par les tirs de laser des armes ennemies. De patrouilles en batailles, les divers scénarios sont conçus pour tester la réaction des soldats.

« Ils doivent vivre constamment dans la peur… parce qu’en un certain sens, vous ne savez absolument pas quel individu est dangereux, a relaté la députée conservatrice, Lois Brown. Le kamikaze qui est arrivé (à notre village) avec une bombe ressemblait à n’importe quelle autre personne. » Selon Mme Brown, cette expérience lui a fait doublement apprécier le travail des troupes militaires.

L’objectif du Programme parlementaire des Forces canadiennes consiste à fournir aux décideurs de la nation « des outils pour mieux comprendre les problèmes auxquels font face le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes », a souligné Alexandra Hernandez, l’organisatrice de l’exercice. Jusqu’à présent, 15 députés y ont participé cet été; d’ici la fin septembre, 38 membres du Parlement devraient avoir réalisé l’exercice.

Certaines sections du programme sont plus populaires que d’autres. « Il y a une liste d’attente pour les forces aériennes », a indiqué Mme Hernandez, ajoutant que la quantité de participants est restreinte parce qu’« il est très difficile d’embarquer plus de deux personnes dans un CF-18 ».

Le chef néodémocrate, Jack Layton, qui a passé 24 heures à bord de la frégate HMCS Halifax au début d’août, devait grimper à bord du bateau sur une corde. « Votre première exposition est très réelle: vous pouvez faire une chute de 50 à 60 pieds si vous vous laissez aller », a-t-il témoigné.

Le député conservateur, Brent Rathgeber, qui a appris à se servir d’une mitrailleuse, était aussi à bord. « Quand vous visez l’océan Atlantique, c’est assez dur de manquer votre cible », a-t-il plaisanté.

D’après les députés, cette expérience leur permettra de prendre des décisions plus éclairées au sujet des militaires lorsqu’ils seront de retour au Parlement.

mercredi 12 août 2009

Un Aurora à la poursuite de sous-marins russes

Ottawa -- Les Forces aériennes canadiennes ont envoyé un avion de surveillance pour garder l'oeil sur deux sous-marins russes naviguant le long de la côte est, un genre de patrouille qui nous ramène à l'époque de la guerre froide.Les sous-marins nucléaires ont d'abord été aperçus dans les eaux internationales au large de la Géorgie le 5 août. Leur présence a fait sourciller, mais n'a pas entraîné de riposte.

Des sources du ministère de la Défense disent croire que les sous-marins se sont depuis dirigés vers le nord et demeurent à l'extérieur des limites territoriales du Canada et des États-Unis.On ne savait pas encore hier si le Canada avait pris l'initiative d'envoyer un Aurora CP-140 pour tenter de localiser les sous-marins ou si la demande venait des autorités américaines.

mardi 11 août 2009

Les militaires veulent un système de récompenses plus juste

Ottawa -- L'armée canadienne recommande une révision de son système de récompenses afin de répondre aux critiques de plus en plus nombreuses concernant le manque d'égard à l'endroit des membres des troupes servant à l'étranger. Des recommandations ont été présentées au cabinet fédéral. Parmi celles-ci figure la création d'une médaille unique pour toutes les troupes servant outre-mer, a appris La Presse canadienne, le but étant de simplifier un système devenu trop «compliqué». Responsable de la révision, le major Carl Gauthier a déclaré que des modifications majeures apportées au programme allaient avoir des conséquences significatives sur la façon dont les militaires seront honorés.

Contrat militaire à Miramichi

DEW Engineering and Development, une entreprise établie à Miramichi au Nouveau-Brunswick, a conclu un contrat de 130 millions de dollars avec les Forces canadiennes pour fabriquer des abris militaires mobiles.L'entreprise de Miramichi s'est associée à une autre en Colombie-Britannique pour réaliser ce projet.Le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, a annoncé ce contrat mardi matin à Miramichi. Selon lui, ces abris vont jouer un rôle essentiel dans les missions des Forces canadiennes à l'étranger.

Les quelque 895 abris en question serviront à l'aménagement d'ateliers, de bureaux, de centres de santé et de postes de commandement. Ils ressemblent à des conteneurs. Ils seront d'ailleurs montés à l'arrière de camions.Leur nom exact est « abris de base pour véhicules spécialement équipés (VSE) ». La plupart d'entre eux seront équipés d'une génératrice et d'un système de chauffage, de ventilation et de climatisation.« L'atmosphère de travail va être beaucoup améliorée et la facilité aussi parce que l'ancien système n'était pas intégré. Donc, vous avez l'abri et vous avez les équipements connexes qui doivent tous être amenés, soit mis à terre ou par remorque. À ce moment-là, cet abri arrive au complet et on est prêt à opérer. Puis, le fait qu'il soit chauffé et climatisé, ça fait une grosse différence pour nos soldats en campagne, ce que l'ancien système ne contenait pas », explique le colonel Jean-François Prévost.

Quant aux retombées économiques, le ministre McKay a précisé qu'il s'agit d'un contrat de trois ans qui peut entraîner la création ou le maintien de 45 emplois à Miramichi et jusqu'à 200 dans l'ensemble du Canada. Les premiers abris seront livrés aux Forces canadiennes d'ici deux ans.

Ottawa commande 15 hélicoptères

Le gouvernement fédéral accorde à Boeing un contrat de 1,15 milliard de dollars américains pour lui livrer 15 hélicoptères Chinook CH-47F destinés aux Forces canadiennes.

Ces appareils, qui seront appelés au Canada CH-147F, permettront aux Forces canadiennes d'atteindre des emplacements éloignés et des zones inaccessibles par avion ou par voie terrestre. En plus d'être utilisés dans des opérations de guerre ou de maintien de la paix, ils pourront servir au pays en cas de catastrophe naturelle.

Le projet inclut un contrat de service et de maintenance de 20 ans, d'une valeur approximative de 2,2 milliards de dollars.En signant ce contrat, Boeing s'est engagé à investir au Canada l'équivalent du montant de la commande. Selon la Défense nationale, l'entreprise a déjà donné un contrat à l'entreprise IMP Aerospace, située en Nouvelle-Écosse, pour fabriquer des composantes des hélicoptères Chinook, y compris les 15 appareils commandés par le gouvernement.

Les hélicoptères seront construits dans une usine de Boeing en Pennsylvanie et seront livrés à la Défense nationale entre 2013 et 2014.Au départ, Ottawa devait acheter 16 nouveaux hélicoptères, mais la commande a été réduite à 15 pour des raisons financières.

Encore plus....

Ottawa confirme l'achat de 15 hélicoptères Chinook Le Québec n'a aucune garantie de toucher sa part de retombées d'un contrat de 3,4 milliards

Un Chinook fabriqué par Boeing


Ottawa -- Le gouvernement conservateur a finalement réalisé une de ses promesses militaires de 2006 hier en confirmant l'acquisition de 15 hélicoptères Chinook, au coût de 3,4 milliards de dollars. Ces appareils neufs fabriqués par Boeing suscitent bien des questions au sein de l'opposition et l'on ignore quelle utilisation en sera faite alors que la mission en Afghanistan tire à sa fin.

«Ce contrat élève les Forces canadiennes au rang de force de première classe, moderne et flexible, capable de défendre le Canada et les intérêts canadiens au pays et à l'étranger», a déclaré le ministre fédéral de la Défense, Peter MacKay, qui se trouvait à Halifax pour livrer la bonne nouvelle. «Ces hélicoptères sont essentiels pour assurer la sûreté et la sécurité des Canadiens», a-t-il ajouté.

Le Canada achètera auprès de l'américaine Boeing 15 appareils Chinook -- et non pas 16 comme prévu au départ -- au coût de 1,2 milliard de dollars. Une somme supplémentaire d'environ 2,2 milliards est prévue au cours des 20 prochaines années pour leur entretien. Les hélicoptères seront construits aux États-Unis. Toutefois, Boeing s'engage à réinvestir au Canada l'équivalent de la valeur totale du contrat au cours des deux prochaines décennies dans divers projets. Bien que cela soit devenu l'habitude pour ce genre de contrat mammouth, le gouvernement conservateur n'a pas imposé des quotas régionaux d'investissement. Le Québec n'a donc aucune garantie que sa part du marché canadien de l'aéronautique, évaluée à 60 %, sera respectée.

C'est pour cette raison principale que le Bloc québécois se montre critique de cette annonce. «Le gouvernement conservateur soutient qu'il est favorable à l'économie locale, mais ce n'est pas le cas», explique le porte-parole de l'Industrie, le député Robert Bouchard. «Le Québec doit avoir sa juste part.»

À Québec, le ministre du Développement économique, Clément Gignac, n'était pas disponible pour commenter le dossier. Sa porte-parole a seulement indiqué que le ministère avait contacté Ottawa et Boeing pour s'assurer que les entreprises québécoises touchent elles aussi la manne. Le ministre est-il déçu de l'absence de quota? «On n'a pas de commentaire à faire en ce sens, a indiqué Anne-Sophie Desmeules. [...] On est confiant que [sic] ces représentations conféreront des retombées intéressantes pour le Québec.»

Utilité contestée

Le Bloc québécois et le NPD critiquent l'achat parce qu'ils doutent que le Canada ait besoin de tels hélicoptères à la fine pointe de la technologie. Ces appareils servent surtout à transporter de l'équipement militaire et des munitions en théâtre d'opérations comme celui en Afghanistan. Mais les premiers appareils seront livrés en 2013, soit deux ans après que le Canada se sera retiré de cette mission. Le Canada en aura-t-il encore besoin?

«Est-ce qu'on a l'intention de prolonger la mission?», demande Claude Bachand, le porte-parole du Bloc en matière de Défense. «Si on décide de faire une mission en Afrique ou en Haïti, on n'en aura pas vraiment besoin, car les convois routiers coûtent bien moins cher. Les convois aériens sont nécessaires quand on veut voler au-dessus du risque.»

En 2006, les conservateurs avaient promis les Chinook pour assurer la sécurité des militaires en Afghanistan où les engins explosifs artisanaux placés le long des routes font des ravages. Depuis, le Canada a acheté six appareils Chinook usagés des États-Unis, appareils qui sont déjà déployés à Kandahar.

Le NPD se demande si le Canada se sentira obligé de participer à d'autres missions militaires plus musclées pour justifier son équipement. «Est-ce un cas où notre politique de défense sera dictée par notre équipement militaire?», s'interroge Jack Harris.

En entrevue avec Le Devoir en décembre dernier, le chef d'état-major des Forces canadiennes, Walter Natynczyk, s'était dit toujours aussi convaincu du bien-fondé de l'acquisition de ces hélicoptères de transport. «On pourra les utiliser au Canada, pour du transport et des évacuations. Les Chinook peuvent aller là où les avions Hercules [de sauvetage] ne peuvent pas aller. Ce n'est pas seulement pour des opérations très militaires, comme en Afghanistan. On aurait pu les utiliser pour les Jeux olympiques, par exemple. J'aurais aimé les avoir lors du grand verglas au Québec en 1998, pour aider les gens.» Le libéral Denis Coderre, lui, se demande pourquoi avoir alors exigé que les hélicoptères puissent être dotés d'armement. «En quoi les plates-formes d'armement serviront-elles lors de désastres naturels?»

Des hélicoptères basés où?

Par ailleurs, le Bloc québécois s'inquiète de l'emplacement réservé aux futurs hélicoptères. La Défense nationale n'a pas encore fait son choix, mais dit vouloir considérer «l'efficacité opérationnelle, l'infrastructure en général et les coûts de fonctionnement» pour faire cette détermination. Le député Robert Bouchard craint que, pour effectuer des économies d'échelle, la Défense ne cherche à centraliser les appareils à Petawawa, en Ontario, et les 200 emplois d'entretien qui y seront rattachés. Un scénario en ce sens, qui prévoyait aussi le rapatriement de tous les appareils Griffon (dont 10 basés au Québec) et ses 250 emplois, a déjà circulé à la Défense nationale. «On veut qu'au moins la moitié des Chinook soient basés à Bagotville», insiste M. Bouchard.

mercredi 8 juillet 2009

Le ministre de la Défense lance aujourd'hui une nouvelle ronde d'annonces

Le ministre de la Défense lance aujourd'hui une nouvelle ronde d'annonces

Ottawa -- Le gouvernement Harper se prépare pour une autre importante ronde d'achats militaires. Selon les informations obtenues par Le Devoir, le ministre de la Défense, Peter MacKay, annoncera dès aujourd'hui l'acquisition de nouveaux véhicules de combat et de transport de troupes pour la Force terrestre. Plusieurs véhicules de la flotte actuelle seront également remis à niveau. La facture totale, étalée sur plusieurs années, frôlera les cinq milliards de dollars.

Plus tard cet été, le gouvernement annoncera aussi qu'il a finalement conclu, après trois ans de négociations, un contrat avec Boeing pour l'acquisition de 14 hélicoptères de transport Chinook. La commande initiale devait être de 16 appareils, mais il semble que l'achat ait été revu à la baisse récemment. Dans ce cas, la facture finale devrait approcher des 4,5 milliards de dollars, incluant l'entretien des hélicoptères pendant 20 ans.

Le ministre MacKay sera de passage cet après-midi à la base militaire de Gagetown, au Nouveau-Brunswick, et il en profitera pour annoncer un investissement massif dans les véhicules de l'armée de terre. Il s'agit d'argent frais qui n'a pas été annoncé précédemment.

Pour tenter de positionner favorablement son gouvernement à l'approche d'une possible campagne électorale à l'automne, le ministre MacKay fera notamment valoir que les achats militaires aideront à relancer l'économie canadienne, puisque les entreprises qui remportent les contrats doivent réinvestir au pays l'équivalent du montant obtenu.

De plus, une partie des annonces faites aujourd'hui touchent les véhicules blindés légers (VBL), qui sont construits et réparés dans le sud de l'Ontario, près de London, un endroit frappé durement par la récession. L'Ontario sera le prochain champ de bataille électoral.

L'armée de terre réclame depuis plusieurs mois la mise à niveau d'une partie de sa flotte de véhicules. La mission à Kandahar, avec ses conditions topographiques et climatiques extrêmes, mène la vie dure aux engins des Forces canadiennes. Sans compter les attentats des talibans et l'entraînement intensif des soldats au Canada avant le déploiement en Afghanistan. La Force terrestre estime que la moitié de sa flotte de véhicules est actuellement hors d'usage ou en attente de réparations.

Le ministère de la Défense annoncera donc aujourd'hui l'achat de nouveaux VBL et la remise à neuf de plusieurs autres. Cela devrait coûter près d'un milliard de dollars. Ces véhicules blindés, qui servent à la fois au transport des troupes et au combat, constituent l'épine dorsale de la Force terrestre, qui en possède près de 600. Plusieurs véhicules, achetés au milieu des années 90, sont toutefois au milieu de leur vie utile et exigent des réparations.

L'armée de terre annoncera aussi la mise à niveau de plusieurs M113, un véhicule à chenilles qui sert au transport des troupes. Les Forces canadiennes viennent tout juste de terminer la remise en état de quelque 280 véhicules de ce type, mis en service entre 1968 et 1991. Quelques dizaines de M113 supplémentaires seront remis en état. Ils serviront de véhicule de soutien logistique pour les VBL (aussi nommés LAVIII en anglais). Ce travail de remise à niveau pourrait être fait à Montréal.

Une nouvelle flotte de véhicules de combat

Les Forces canadiennes vont également annoncer l'achat d'une nouvelle flotte de véhicules de combat. L'armée recherche un petit char d'assaut qui peut aussi transporter des soldats. Un engin qui serait plus gros que le VBL (17 tonnes) mais plus petit que le Leopard 2 (64 tonnes), récemment acquis des Pays-Bas. Plus mobile qu'un gros char d'assaut, le nouveau véhicule servirait notamment à appuyer les Leopard 2 lors des opérations.

Deux entreprises étrangères sont favorites pour obtenir ce contrat. La britannique BAE Systems -- avec son CV90 (32 tonnes) à chenilles -- offre notamment de construire la tourelle et le canon (35 mm) au Canada. L'armée canadienne a récemment mis à l'essai un CV90 qui peut transporter sept soldats.

L'autre entreprise, Nexter, est française. Elle offre son VBCI (véhicule de combat d'infanterie), muni de chenilles et d'un canon de 25 mm. Il peut transporter huit soldats et pèse 26 tonnes. L'armée française vient tout juste d'en commander 115 exemplaires.

Ces annonces surviennent en plein coeur de l'été, alors que la Chambre des communes fait relâche. Les partis d'opposition ne peuvent donc pas interroger le gouvernement sur ses choix budgétaires. En 2006, lors de la dernière grosse vague d'annonces, le même procédé avait été utilisé.

14 hélicoptères Chinook

Selon nos informations, il en sera de même pour les hélicoptères Chinook, alors que l'annonce devrait avoir lieu avant la fin de l'été. Le gouvernement Harper avait annoncé en juin 2006 son intention d'acheter 16 hélicoptères de transport à l'entreprise américaine Boeing. Ottawa voulait toutefois un modèle spécial d'hélicoptère, plus polyvalent, capable de se rendre dans des zones de combat, de voler dans des conditions extrêmes et de faire du sauvetage. Les négociations avec Boeing se sont donc étirées pendant trois ans.

Il semble toutefois que le nombre d'appareils CH-47F ait été revu à la baisse, passant de 16 à 14. Le bureau du ministre MacKay a refusé de commenter cette information. En 2006, le gouvernement prévoyait dépenser environ 4,7 milliards de dollars, incluant l'entretien sur 20 ans, pour 16 hélicoptères. La nouvelle facture pourrait être légèrement moins élevée.

Ces hélicoptères neufs seront livrés à partir de 2012, alors que le Canada se sera retiré d'Afghanistan. L'automne dernier, le Canada a acheté six hélicoptères Chinook d'occasion à l'armée américaine pour les utiliser en Afghanistan dès cet hiver. S'ils sont en bon état à la fin de la mission, en juillet 2011, la flotte sera donc de 20 hélicoptères de transport d'ici quelques années.