OTTAWA | Selon un physiologiste montréalais, certains soldats qui se sentent déprimés, furieux ou agressifs en revenant de leur mission en Afghanistan pourraient souffrir de blessures physiques causées par une surexposition aux coups de feu et aux explosions, et non de troubles psychologiques causés par le stress.
Les Forces canadiennes déploient présentement d'énormes efforts afin d'aider les troupes avec leurs problèmes mentaux, allant même jusqu'à lancer une nouvelle campagne de prévention et de sensibilisation cette semaine.
Mais Thomas Fox, chercheur et physiologiste au Centre Hyperbare de l'Île à Pincourt en Montérégie, croit que quelques-uns des soldats qui reçoivent un diagnostic de trouble de stress post-traumatique (TSPT) pourraient bénéficier d'un traitement pour les blessures cervicales «causées par des explosions».
«C'est exactement la même constellation de signes et de symptômes», a-t-il déclaré.
Parmi les symptômes du TSPT, on retrouve la dépression, la colère, l'irritabilité, l'insomnie et la perte de mémoire. Les victimes peuvent également devenir violentes ou suicidaires.
Selon M. Fox, de plus en plus de recherches démontrent que de petites bulles d'air peuvent se former dans le corps des soldats exposés à des échanges de coups de feu intenses ou à des détonations d'engins explosifs improvisés (EEI). Ces bulles peuvent éventuellement se frayer un chemin jusqu'au cerveau.
«On ne peut pas ignorer les effets secondaires des EEI. C'est un des meilleurs moyens d'engager le combat contre une force supérieure», ajoute-t-il. «C'est l'arme qui a causé le plus de pertes de vies humaines au cours de cette guerre.»
Thomas Fox, qui a servi dans l'armée américaine et qui a déjà donné des présentations et des conférences auprès de responsables du gouvernement américain, affirme que les effets des échanges de coups de feu et des EEI sont cumulatifs en ajoutant que les traitements d'oxygénothérapie hyperbare pourraient aider à en atténuer l'impact.
Les blessures cervicales indétectables et le TSPT ont été qualifiés de «marque de commerce» de la guerre contre le terrorisme. Selon M. Fox, plusieurs soldats éprouvent énormément de frustration lorsqu'ils se font dire qu'ils souffrent de TSPT et qu'ils «refusent de l'admettre» alors qu'ils croient que le problème est de nature physique.
En novembre 2008, la Défense nationale a investi 150 000 $ dans un projet de recherche sur les blessures causées par une surexposition aux explosions, mais le diagnostic demeure controversé.
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